Loïc Lantoine à Clamart.

Publié le par astroJR

 Je rentre tout juste (enfin, tout juste, le temps de rédiger ça, ce sera plus long, c'est sur) d'un concert énorme, un de ces moments qui vous laissent tout différent de ce que vous étiez quelques heures avant. Loïc Lantoine, donc, et François Pierron, et c'était... ouah...

 Au début, il y a le chauve Pierron fils qui s'amène dans le noir, tire quelques longs gémissements de sa mémère la contrebasse, puis part peu à peu dans un solo envoûtant. Puis arrivent Loïc, Denis Charolles le percussioniste fou furieux de la "compagnie des musiques à ouïr", et un tout jeune clarinettiste basse (et flûtiste à l'occasion) dont je n'ai pas retenu le non. Et c'est parti pour "Bréhal" :

" Du sel sur les lèvres / Les yeux qui portent loin / Une assemblée de gueules / Et les mains dans des mains... "

 Peut-être qu'il ne chante pas, mais quelle voix, quelle poésie ! Musicalement ça fait plus que tenir la route, ça vibre, ça sonne, ça chante, mais oui ! François Pierron malmène la mémère à coup d'archet, de pizzes, de bambou, et même d'un cintre (!), Denis Charolles utilise tout un capharnaüm de bidules et de machins pour faire du bruit, batterie bien sur, triangle, tambourin, grelots, baguettes, balais, mais aussi arrosoir, pièces de monnaie, bidons, sifflets, trombonne, clairon, guitare, etc...

 Suit une version touchante et légère du "Bientôt" écrit pour eux pas Christian Olivier, puis on passe à des chansons du premier album. Je ne connaissais que leur deuxième album et deux trois choses lues ou entendues ici ou là du premier. Les quelques chansons que je n'avais pas encore entendues, j'ai eu l'impression de les connaître déja "quelque part", tellement leur Univers sonore et poétique est cohérent. Et quand le texte est de Gaston Couté ou de Bernard Dimey, là encore ça devient un peu du Lantoine. C'est généreux et humain, parfois très sombre, parfois lumineux et espiègle, souvent assez tendu et violent. C'est beau.

 Entre les chansons, Loïc Lantoine fait de petites blagounettes un peu agaçantes (thank you bonsouar), mais qui permettent de détendre l'atmosphère et de dédramatiser, ou bien il laisse les musiciens faire un petit intermède... Gil Barouk, au son pour le reste du concert, vient les rejoindre à la guitare pour "Pierrot", une petite mélodie en duo avec François Pierron, puis le "Jour de Lessive" de Couté, impressionant.

 Parmi les moments forts, il y a eu un "Badaboum" avec Denis Charolles complètement déchaîné, un "Nny" très attendu, suivi d'un déballage de quelques pièces de leur "dossier sur Johnny" : "Faut pas dire du mal de Johnny", qu'y disent, mais ils se gènent pas ! (Et ça fait vachement du bien, aussi.) Un "Mais non" "dédié à Madame Parisot, on aurait pu l'appeler *CGT par la fenêtre* ou *Medefenestrée*, ... mais non.", suivi bien entendu de "Quand les cigares..." Plus tard, poursuivant dans sa veine "engagée", "tout est calme", suivi du beau et furieux "à l'attaque", que je ne connaissais pas. Après ça il déclare "bon, maintenant une chanson pour décompresser", et voilà le terrible "ta tête au carré"... ça défoule ! Autant sur disque c'est un peu pénible, autant sur scène c'est un régal. Et la fin sur "la nouvelle", un de ses plus beaux textes :

 "Laissez vos lumières allumées / J'ai besoin de vous souvenir / Et si ce soir je vais pleurer / Ben demain je vas revenir"

 Et les rappels, trois d'abord, puis encore un autre, pour finir par un texte de Dimey, heureuse surprise !

Bon, dodo.

Publié dans Musique

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