Sur la terre, comme au ciel

Publié le par astroJR

 Tête en l'air,  a - mou - reux !

 Voilà, j'ai vu le grand Jacques au Bataclan hier soir, et c'est toujours un moment énorme !

 Je n'avais vu Higelin qu'une fois en concert auparavant, c'était il y a bientôt 8 ans je crois, à la fête de LO. Il était alors quasiment seul sur scène, juste accompagné du fidèle percussioniste Dominique Mahut. Le concert était mémorable, c'était juste avant la sortie de "Paradis païen", et il nous avait gratifié de deux titres de l'album à venir, en plus d'un florilège très éclectique, avec notamment un "Alertez les bébés" à la guitare qui m'avait vraiment impressioné à l'époque, quelques superbes et rares ballades seul au piano, et bien sur les classiques "Tombé du ciel", "Champagne", etc...

 Hier soir, au Bataclan, c'était une ambiance assez différente, avec un gros groupe, un son très rock, très pêchu, des musiciens extra (un guitariste dont je reparlerai, un claviériste, un contrebassiste, un batteur plus le divin docteur Mahut), mais pas beaucoup de place pour la rêverie lunaire, hélas.
 Il démarre sur "Je veux cette fille", joyeux, déconnant, avec un intermède de blues où l'on découvre son guitariste Yann Péchin, flamboyant dans le rôle du guitar-hero. Puis "Ice cream", impeccable. Là, il part dans une histoire sans queue ni tête, où il finit par amener "Tombé du ciel", inusable. Puis il chausse des lunettes, plaisante sur ses plantages récurrents dans la chanson qui va suivre et la nécessité d'avoir le texte sous les yeux, et entame "Prise de bec". Déjà deux chansons d'"Amor doloroso", il nous fera presque tout l'album ! Celle-là marche merveilleusement, blues nerveux et sec, un peu plus rapide que la version studio.
 Suit une série de chansons qui remontent à sa première période rock, celle de "BBH 75" et "Irradié", toutes amenées par une petite introduction souvent déconnante, et parfois plus grave : "Lettre à la petite amie de l'ennemi public numéro 1" (Higelin au piano), "Denise" (merci Google, je ne connaissais pas), "Cigarette" (énorme ! Higelin à la guitare), et après le "Crocodaïl" du dernier album, où il glisse discrètement un extrait d'"Alertez les bébés", "Une fille au coeur d'acier", dont il rappelle à demi-mots que c'était une mise en garde à son ami Boissezon (le premier B de BBH) contre l'héroïne. Bon honêtement, cette chanson-là, c'est pas forcément le Higelin que je préfère, ça sent trop le pré-Téléphone (beurk). Mais ce retour au rock pur à 67 ans, c'est une sacrée surprise ! D'autant que l'on sent la continuité avec ce qu'il fait maintenenant, le "Crocodaïl" était tout simplement hallucinant d'intensité.
 La suite est bizarre, Higelin s'engueule (hors micro) pour une broutille avec l'équipe de scène, s'excuse, et chante "Ici, c'est l'enfer", assis sur son tabouret de piano sur le devant de la scène. Glaçant. Le "queue de paon" qui suit devait dérider l'atmosphère, mais c'est un peu bancal au début, et il a quelques trous de mémoire dans le texte. Il se rattrape néammoins sur un magnifique solo de guitare orientalisant, retrouve le sourire, saute au piano, improvise une intro où l'on entend des échos de "vague à l'âme", puis se lance tête baissée dans "Champagne", sur un tempo casse-gueule. Apothéose, comme d'habitude, avec solos inspirés, présentation de l'équipe de scène au dernier couplet (ce qui fait sauter le "cocher lugubre et bossu / déposez moi au manoir...", pas bien grave). Puis (longue) sortie de scène.
 Puis viennent les rappels, "L'Hiver au lit à Liverpool", grand sourire et déconnade appuyée, l'émouvant "J'taime telle" dédié à sa fille Izia, et surtout un incroyable "Tête en l'air" qui dure plus de vingt minutes, avec des solos de tous les musiciens (y compris Jacques au piano), une chaleureuse participation du public, un Mahut délicieux, Higelin paraît inépuisable ! Et en deuxième bis, le classique "Pars". Puis Higelin s'excuse, dit qu'il vieillit, qu'il faut le laisser un peu souffler, que "le corps ne suit plus ce que l'esprit voudrait", demande au public de prendre en considération ce qu'il lui a donné depuis le début "et quand je dis le début, ça fait quarante ans !", le remercie pour l'énergie qu'il lui a donnée encore ce soir. Merci Jacques !

 Sinon, désolé pour les photos d'Islande promises, mais j'ai pas vraiment le temps. J'en ai rajouté quelques unes sur flickr, mais pas commentées, rien, c'est du brut. Patience, je bosse, aussi.

Publié dans Musique

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