Mea Culpa
Bon, désolé si vous vous êtes triturés les méninges inutilement sur le problème de l'autre jour, il était mal posé. En l'état, blanc a trois coups possibles, et la différence entre les trois est minime ; le seul truc, qui m'a motivé pour montrer cette situation, est qu'à la place de noir, j'aurais trouvé la situation à la limite humiliante : blanc a l'air complètement explosé, mais en fait il est sur d'obtenir une position équilibrée, voire même avantageuse si noir refuse l'échange. Voilà la séquence jouée dans la partie : (32 sous 33)
Noir capture certes quelques pierres, ce qui lui donne une forme très solide, mais j'en fais autant de mon côté, et je garde une bonne influence sur le bord droit. Noir peut très bien garder le coin, mais ce serait une erreur : s'il joue 29 en 30, je sors simplement en 29, et plus tard blanc 31 sera sente : noir vit dans le coin, mais enfermé, et je fais un gros moyo.
Cependant, c'est peut-être un mauvais choix : blanc immédiatement en 34 (sans jouer 28) fixe moins la forme, pour un résultat assez semblable à la partie.
Revenons à la forme rencontrée dans la partie : le coup 13, bien que déconseillé en général dans les bouquins de joseki, n'est pas à proprement parler un hamete : si noir connaît bien les séquences possibles, normalement il ne s'en tire pas trop mal, même si le joseki est meilleur. Grâce à Goproblems (http://goproblems.com/), j'ai trouvé, en deux petits problèmes signés Spirit, alias Merlijn Kuin, 6d néerlandais, la suite jugée idéale après noir 15 : taper la tête des deux pierres est tentant, mais ce n'est pas l'idéal :
Notez le merveilleux tesuji 22 ! Une situation similaire peut apparaître dans une variante tordue de la petite avalanche (merci Philippe Krellenstein !), où cette fois-ci c'est f4 qui devient un coup "mi-hamete, mi-joseki". Cependant, avec C9 en place, je doute franchement du fait qu'on doive préférer cette séquence...
Bon, allez, assez causé de choses qui font mal à la tête, pour se reposer l'esprit, voici un joli seki imaginaire (merci à Michel Le Moual et Philippe Humbert) :
C'est beau, non ?